Le tango argentin est une danse de couple, originaire du Rio de la Plata et principalement de Buenos Aires. Il est issu, à la fin du XIXe siècle, des vagues migratoires européennes (Europe centrale, Espagne, Italie surtout) mêlant leurs danses et leurs musiques aux danses et musiques des vagues migratoires précédentes, notamment celles venant d’Afrique.
Mais la migration européenne de la fin du XIXe siècle en Amérique du Sud n’a pas apporté aux migrants le succès économique qu’ont connu les colons d’Amérique du Nord, et du fait de la rudesse de la vie en Argentine, la population fut assez vite majoritairement masculine. Pour trouver une aimable compagnie, il fallait fréquenter les bouges où les femmes louaient leur service, même pour une danse. Les hommes peu fortunés dansaient entre eux pour apprendre. Et quand ils se lançaient enfin, la concurrence était rude, les rixes fréquentes.
Cette situation n’est plus d’actualité, bien-sûr, mais elle est à l’origine du caractère macho que cette danse a pu avoir. Les hommes craignant toujours un coup de poignard dans le dos jouent à qui impressionne le plus. Se prémunir d’une attaque en traître est une des raisons justifiant les nombreux pivots que le danseur infligeait à sa partenaire afin qu’il puisse surveiller ses arrières.
Au contraire, aujourd’hui l’ambiance est plus sereine et ce caractère macho n’est plus qu’un style. Les femmes peuvent inviter les hommes, ne serait-ce qu’en captant ostensiblement le regard d’un danseur … et en évitant celui d’un autre.