Le bal est un lieu où l’on souhaite passer un bon moment ; moment de danse et de convivialité. C’est aussi un endroit où beaucoup de danseurs se réunissent, souvent dans un espace restreint. Pour concilier ces deux points, quelques règles permettent à tous de danser avec plaisir dans le respect de chacun. C’est le code du bal.
- En bal, on fait ce qu’on sait faire car ce n’est pas un lieu pour essayer de nouveaux trucs. Pour cela il y a les pratiques. Par conséquent, en bal on ne donne aucune explication sur le tango. On danse en silence car on écoute la musique, on l’interprète et on est à l’écoute corporelle et émotionnelle de son/sa partenaire.
- En bal, on recherche le plaisir de danser en musique avec une partenaire que l’on a choisie ou un partenaire que l’on a accepté. On ne danse pas pour être vu, remarqué ou admiré. En général, quand on poursuit ce but, on obtient l’effet inverse.
- En bal, on marche autour de la salle dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. C’est le sens du bal. Et on ne double pas. Si vraiment on y était obligé, on doublerait par la gauche car par la droite, on entrerait dans l’angle mort du couple précédent.
- En bal, on marche autour de la salle et, pour faire des figures particulières, on se déplace vers le centre de la salle. Dans ce cas, les couples qui marchent dans le sens du bal doublent naturellement par la droite. De retour du centre, on réintègrera la circulation avec prudence et délicatesse.
- En bal, l’homme ne recule pas sauf si après avoir fait un demi-tour il recule dans le sens du bal. Le but de cette convention est de ne pas gêner le couple qui suit. L’homme peut toutefois reculer s’il s’est assuré de n’être pas suivi. Mais attention car la place libre peut être visé par un couple qui réintègre la ligne de danse.
- Chaque couple a sa sphère, de dimension variable selon la densité du bal. il est recommandé de garder une distance de sécurité vis-à-vis du couple précédent.
- En bal, on ne bouscule personne et si, exceptionnellement cela devait arriver, on s’excuse bien sûr … et on ne récidive pas. Le corollaire est que chacun doit rester maître de sa vitesse, et notamment être capable à tout instant de s’arrêter, d’interrompre la figure envisagée ou d’en modifier la direction.
- En bal, la piste de danse est un espace de plaisir et de convivialité. Quand la densité est élevée, il est naturel d’exclure les figures spacieuses, ganchos et boléos en hauteur.
- En bal, le danseur invite une danseuse pour une tanda, c’est-à-dire pour une série de 3 à 5 tangos consécutifs. Il est très impoli de mettre un terme à l’invitation en cours de tanda. Cela veut dire que ça se passe mal entre les deux danseurs. Quand on n’est pas sûr d’aller au bout de la tanda, l’astuce consiste à inviter pour le 2e ou le 3e morceau.
- Quand on invite une danseuse pour la première fois, il est prudent de marcher pendant le 1er tango de la tanda pour s’habituer l’un à l’autre. On pourra alors tenter des figures traditionnelles pendant le 2e tango et, si vraiment l’accord était particulièrement parfait, réserver les performances au 3e tango. Mais les figures classiques restent de bon aloi pour faire connaissance.
- La fluidité du bal reste la priorité d’autant que la sobriété de la danse est souvent plus appréciée des danseuses que les performances. Le but du tango est plutôt d’exprimer l’harmonie du couple. De ce point de vue, marcher ensemble, sereinement, en musique est un plaisir indicible.
- Les tandas sont séparés les unes des autres par une cortina. C’est le moment pour ceux qui viennent de danser de quitter la piste pour laisser la place aux autres par souci de convivialité. Bien sûr, cela n’empêche pas de revenir danser s’il y a de la place.
- Au bal, le danseur invite différentes danseuses successivement et ne danse pas toujours avec les/la même(s). Cela reviendrait à se rendre à une réception en ignorant les autres convives. A chaque milonga, il est recommandé d’inviter au moins une danseuse qui semble esseulée. On est souvent agréablement surpris. Mesdames, rendez vous disponibles. Converser avec sa voisine est rédhibitoire. Mais si vous voulez éviter un danseur, baissez les yeux quand il approche. Messieurs, comprenez le message sans prendre ombrage. On ne peut plaire à toutes.
- En matière d’alcool, la sobriété permet de garder son équilibre et d’apprécier les distances et l’environnement. A chacun de connaître ses limites. Mais éviter l’alcool ne veut pas dire être à jeun car l’haleine peut en pâtir !
- Quant à la fraîcheur corporelle, elle est une telle évidence …